D'abord dans des secteurs avec des terrains privés gérant des flux de à faible valeur ajoutée, puis en montant en gamme, la robotisation s'appuiera sur le véhicule lourd de marchandises puis de transport public pour familiariser les urbains et l'ensemble des acteurs aux robots roulants. Les innovations apparaitront (apparaissent déjà) sur des véhicules transportant des marchandises.

Le véhicule autonome, n'est plus une voiture; le mot est associé à un conducteur. L'ontologie détermine nos schémas de pensée. Le robot taxi devient le prolongement des services de mobilités qui s'industrialisent aujourd'hui. Reconçu en partant du système, lui-même à partir de l'expérience visée, l'objet sera plus léger, plus efficient, spécialisé en fonction des contextes et des usages. Le robot sera une commodité d'un système de mobilité. La chaîne de valeur est à construire mais l'histoire indique qu'elle est dominée par celui qui design l'expérience client. Malgré les apparences, la plupart des constructeurs automobiles n'ont pas intérêt à voir cette invention devenir une innovation car leur modèle d'affaire, leurs processus industriels, leurs canaux de distribution, leurs offres et finalement toutes les organisations en seraient profondément transformés. A court terme, aucun n'a démontré une capacité à s'extraire d'un mode de pensée centré sur la production d'objet pour devenir réellement fournisseur d'expériences de mobilités. Les cinq phases du déni sont à l'oeuvre. Par contre de nouveaux acteurs ont intérêt à cela. Ils sont nombreux, puissants : GAFA, licornes des mobilités et dans une certaine mesure les équipementiers et les banquassurances. Ces dernières gèrent à la fois les plus grandes de flottes véhicules professionnels et n'ont pas intérêt à voir la valeur de cet investissement baissé, et par contre pourraient construire de nouvelles offres d'assurance essentielles à la réussite d'un tel projet. Quant aux équipementiers, ils équiperaient moins d'objet mais avec plus de technique. Ils pourraient également ne plus vendre les capteurs, mais les fournir et se rémunérer sur les services générés par les données produites par les capteurs. Le robot taxi devenant une plateforme servicielle pour de nombreux acteurs et à plusieurs "étages". Des alliances, aujourd'hui improbables, vont émerger entre des équipementiers, des opérateurs de transport et acteurs issus du numérique.

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PSA vient juste d'annoncer être ouvert à un partenariat pour fournir des voitures à une Tech Company de la Silicon Valley : " If [tech companies] want to have something related to mobility, they will conclude naturally that it's better to partner with somebody," he says. "So we are open for a partnership with one of those companies." He suggests this could involve Peugeot building cars for the tech companies — but quickly adds that such an arrangement would only work if the French group maintained its relationship with the end customer. "You don't [want to] become the manufacturer of something that is just the packaging," he says. A l'évidence, pour le moment, peu de creuset industriel européen n'héberge et ne cultive aujourd'hui ces ambitions pour transformer cette invention en innovations. Celui qui aura réussi à faire rouler des voitures autonomes aura d'abord permis à d'autres acteurs d'utiliser cette invention pour aller aux frontières de l'innovation et explorer de nouveaux systèmes de mobilité.