util, sa banalisation et son usage au quotidien, dépend de ce double processus :</p> <ul> <li>l’instrumentalisation, quand l’usager modifie et transforme l’outil comme il le souhaite,</li> <li>l’instrumentation, quand l’usager apprend, évolue lui-même, grâce à l’usage de l’outil.</li> </ul> <p style="text-align: justify">Dans nos activités quotidiennes, le véhicule électrique est vu par les individus comme un « simple » moyen de mobilité. Il a été conçu par des ingénieurs, avec des possibilités et des limites technologiques, il est le résultat de leur rationalité : types d’usages, autonomie, coûts, services associés… L’individu a lui-même sa propre rationalité, qui n’est probablement pas en totale adéquation avec celle des concepteurs du VE : on parle souvent de « peur du changement », alors qu’en fait, ce sont ces deux rationalités qui ne se rencontrent pas, ne se comprennent pas (Bernoux et Gagnon, 2008). Dans ce contexte, il y a peu de place au développement d’un processus d’instrumentalisation / instrumentation, vu le nombre de freins et de contraintes exprimées à l’encontre des VE.</p> <p style="text-align: justify">Dans un séjour comme Contact Nature, on observe que le VE devient une partie intégrante de l’activité touristique. C’est le phénomène d’instrumentalisation / instrumentation, quand l’activité vient impacter la conception des fonctionnalités de l’outil (ici, du VE). Pendant le temps de l’expérimentation, les familles s’emparent et projettent sur le VE leur propre rationalité. Il n’est plus un « simple » outil pour se déplacer, il est détourné, il a des propriétés nouvelles (le GPS du VE comme « office de tourisme » par exemple). On l’apprécie, on le personnifie, on apprend grâce à lui… bref, on l’aime !</p> <p style="text-align: justify">Alors, est-ce que cela est suffisant pour faire évoluer nos routines quotidiennes et nos appréhensions ? Est-ce que ce type de séjour est un bon levier pour faire changer les comportements ? Pierre Rabardel indique qu’il faut aussi tenir compte de la situation dans laquelle on se trouve. Comprendre et favoriser l’appropriation d’un système, c’est réfléchir à la combinaison d’un individu, d’une activité à réaliser, d’un outil, et d’une situation donnée. Il n’est donc pas systématique que les attitudes positives et les fonctionnalités ainsi attribuées au véhicule électrique dans une situation touristique, pourront être mobilisées dans une autre situation, quotidienne, professionnelle. Mais cela donne matière à innover…</p> <p style="text-align: justify">Dans tous les cas, ce que nous pouvons retenir de ce retour d’expérience, de façon certaine, ce sont les 2 points suivants :</p> <ol> <li>Il existe un marché pour « le tourisme de la mobilité électrique ». Ainsi que pour celui de la multimodalité avec un trajet en train de plus de 30min. Le VE est une attraction en soi, qui s’intègre bien dans une dynamique de « slow tourisme », de « tourisme nature et responsable ».</li> <li>Le principe de l’expérimentation et de la co-construction avec les utilisateurs fait encore ses preuves. Nous avons challengé nos hypothèses, à partir d’indicateurs et de données qualitatives produites sur le terrain, nous avons appris… L’interaction entre tous les acteurs, pluridisciplinaires (tourisme, transport…) et les « futurs clients », a été très productive.</li> </ol> <p style="text-align: justify"> </p> <p style="text-align: justify"> </p> <p style="text-align: justify">Les partenaires fondateurs de Contact Nature : IDDIL, BMA, Branféré, la CCI Bretagne, la Maison du tourisme du Pays de Redon, la MEDEFI, L’Hôt’Berge, la SNCF Bretagne, Renault, France Craft, Europcar, le Pays de Redon, la Communauté de Communes de La Gacilly et l’Agence Grrr.</p> <p style="text-align: justify">Références : Rabardel, P. (1995). Les hommes et les technologies : approche cognitive des instruments contemporains. Paris : Armand Colin.
Bernoux P. et Gagnon Y-C. (2008). Une nouvelle voie pour réussir les changements technologiques : la co-construction,La Revue des Sciences de Gestion, 2008/5 n°233, p. 51-58.</p>